Plus qu’un art, la sculpture est pour Anne Yardin une passion. La sculpture animalière lui offre
un panel d’expressions, de mouvements, de lignes qu’elle exploite avec une grande liberté
d’interprétation. Autodidacte et avec un style vivant, elle capte l’expression des animaux
qu’elle retranscrit dans l’argile et le bronze.
Du lion au cheval, du singe à l’éléphant, son univers artistique exprime un regard, une attitude,
une force Son langage artistique est simple, direct, sans détours ni discours.
« Ce n’est pas moi qui regarde les animaux » disait un visiteur lors d’une exposition
« c’est eux qui me regardent ».
Invitée d’honneur pour les 10 ans d’ArAnimA.
Association caritative qui oeuvre pour la défense de la faune et de la flore.
Galerie Thuillier Paris
Du 25 Avril au 4 mai 2020
Anne Yardin Ses destins-animaux Les animaux sculptés d’Anne Yardin vivent dans les racines du grand rêve. Âpreté et noblesse mêlées, en tranchées d’espace, ils sont l’âme de la nature. Ils ont la puissance d'impact des arts d’origine. On les regarde pour avoir l'âge de la terre. Chargés d’énergie, ils sont d'hier et de demain. D'altérité lointaine, ils sont nos doubles incarnés. D’implacable présence, Ils ont l'âge de tous les humains. Exigeant face-à-face. Ces êtres-corps sont des êtres premiers. Des allures de sérénité rugueuse sacralisent leur rude immobilité. Libres de peines et de lacunes, ils ignorent les fatigues de l’humanité. L'esprit ouvert de l'artiste, en quête d'une autre communication, voyage en animalité, et ses mains, libres de toute conscience fabriquée, travaillent seules, elles sont premières. Un simple bâton peut lui suffire. Par ce dépouillement, les résultats vont plus loin qu'espérés, ils lui échappent. Création vraie toujours s’arrache à la création. Passée par la musique, le travail avec handicapés, et l'art thérapie, Anne Yardin fait lien entre les enfants sauvages, les personnes fragiles et les animaux. Débarrassée de toute esthétisante séduction, elle traque l'essence animalière. Les animaux sont sa demeure vécue. Les têtes sculptées d’Annes Yardin connaissent les secrets de la nature. Ses animaux savent des choses sur l'univers que l'humanité ne sait plus. Elles éprouvent le sol d'une terre travaillée à mains nues, à pensée nue, dans la nudité de l’étendue. Anne Yardin, artiste-passerelle, arrête sa gestuelle au vif de la surprésence animale, et, sur les reliefs aiguës, la lumière joue son rôle de vibrations d’univers. L'effet de masse de ces saisissantes sculptures touche aux racines magiques du psychisme. En relation archaïque avec les hommes, le sol et le ciel. Art d’élan, d’appel et de pouvoir. Art de dialogue.
Christian Noorbergen